Relation locataires : 4 cas d’usage concrets de l’IA


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Relation locataires : 4 cas d'usage concrets de l'IA

En relation locataires, la digitalisation n’est plus une option. Elle s’impose pour répondre à la hausse des sollicitations, soutenir les équipes surchargées et améliorer la qualité de service.

Mais dans les secteurs ou les conseillers gèrent des situations souvent urgentes, parfois sensibles, une question revient avec insistance : comment digitaliser sans déshumaniser ? Comment faire en sorte que la technologie reste au service de l’humain, et non l’inverse ? 

Dans cet article, nous explorons les leviers concrets qui permettent aujourd’hui de digitaliser la relation locataires tout en renforçant l’expérience humaine.

Cas d’usage n°1 : Automatiser les échanges sans perdre le lien : la nouvelle génération de bots

Quand on parle d’automatisation dans la relation locataires, les réactions sont souvent partagées. D’un côté, l’urgence de désaturer les équipes face à une volumétrie croissante de demandes. De l’autre, la crainte de déshumaniser l’échange, ou de générer de la frustration chez les locataires.Aujourd’hui, il est possible d’avoir le meilleur des deux mondes. Grâce aux avancées technologiques, ce qui était rigide et impersonnel il y a quelques années est aujourd’hui plus souple et intelligent.

Prenons un cas très concret : un locataire écrit via son espace en ligne : « L’air passe en haut de ma fenêtre. »

Jusqu’ici, un chatbot classique aurait eu du mal à comprendre. Mais avec les nouvelles générations de bots basés sur l’intelligence artificielle et le langage naturel, l’échange devient fluide. Le bot ne se contente pas de détecter une “intention”, il pose des questions complémentaires, reformule, affine, pour comprendre la nature exacte du problème.

Qu’il s’agisse d’une fuite d’eau, de nuisibles, d’un souci de menuiserie ou d’une demande d’intervention technique, le bot est capable de :

  • Qualifier la demande en langage naturel,
  • Recueillir les bonnes informations, sans que le locataire ait besoin de “choisir un numéro” ou de “remplir un formulaire”,
  • Répondre aux demandes de premiers niveaux
  • Proposer d’être contacté par un conseillers pour les demandes plus complexes
  • Et surtout, de transmettre un dossier complet au conseiller, lui permettant ainsi de proposer une réponse rapide, contextualisée et pertinente.

« Le bot intelligent va retirer au conseiller toute une partie de la charge mentale, de la charge de formation, de compréhension, de toutes les procédures et de toutes les manières de faire. Et il va lui faciliter le travail pour qu’il puisse directement aller à l’essentiel » explique Jean-Thomas LACOUR, dirigeant fondateur de Telsi.

« Le bot intelligent va retirer au conseiller toute une partie de la charge mentale, de la charge de formation, de compréhension, de toutes les procédures et de toutes les manières de faire. Et il va lui faciliter le travail pour qu'il puisse directement aller à l'essentiel »
Jean-Thomas LACOUR
Dirigeant fondateur de Telsi.

Cas d’usage n°2 : Parler la langue du locataire : la traduction automatisée intégrée au parcours

Dans la relation locataires, la barrière de la langue peut devenir un vrai point de blocage. Pour les équipes, cela signifie souvent des échanges longs, confus, voire source de tension. Pour les locataires, cela peut se traduire par un sentiment d’incompréhension, voire d’exclusion. 

Aujourd’hui, des solutions existent pour éviter ces situations délicates. Voici un exemple très concret :

Un locataire échange avec un bot en turc, qui est sa langue maternelle. Le système est capable de traduire automatiquement les messages dans l’interface du conseiller, qui reçoit une demande parfaitement compréhensible, qualifiée, avec des suggestions de réponse… en français. Et une fois validée, la réponse repart vers le locataire, dans sa langue. C’est simple, rapide, fluide. Et surtout, cela permet à chacun de se comprendre.

Ce type de solution change la donne et devient un véritable levier d’inclusion. Le locataire peut s’exprimer plus librement, sans peur de ne pas être compris. Le conseiller, lui, n’a plus à improviser, ni à mobiliser un tiers pour traduire. Il peut se concentrer sur la résolution du besoin, avec les bons éléments en main.

Cas d’usage n°3 : L’assistant augmenté pour les conseillers : un copilote intelligent au quotidien

Dans un centre de relation locataires, chaque jour apporte son lot de demandes, de procédure à suivre… Les conseillers, au milieu de tout ça, se retrouvent à jongler avec différents outils et consignes internes pour répondre à des demandes parfois très spécifiques, ou pas du tout… 

C’est justement pour alléger cette complexité que l’assistant augmenté prend tout son sens. 

Nouvel exemple : un conseiller reçoit une demande de locataire concernant des nuisibles dans son logement. Il n’a pas besoin de rechercher l’information dans les tréfonds d’une base documentaire ou d’interpeller un collègue. Il pose sa question directement dans une interface d’IA : « Que dois-je faire pour une intervention nuisible à Rennes ? »

L’assistant augmenté lui fournit immédiatement la marche à suivre, les coordonnées du prestataire, et les recommandations à transmettre au locataire. Il peut même aller plus loin, en analysant les tickets précédents ou les procédures internes spécifiques à son organisme.

Ce type d’outil repose sur une technologie qu’on appelle un RAG – pour  “Retrieval Augmented Generation” – qui permet d’enrichir l’intelligence artificielle avec les documents, process et spécificités propres au bailleur.

Le résultat de ces solutions est immédiat. Le conseiller gagne du temps, évite les erreurs, et surtout, il peut se concentrer sur son rôle relationnel. Il n’est plus en train de chercher “où est passée la dernière version de la procédure”, il est en train de répondre, d’accompagner, de rassurer. 

Cas d’usage n°4 : Analyse des signaux faibles et monitoring de la satisfaction : piloter avec finesse

Une fois la demande du locataire traitée, que se passe-t-il ? L’intervention a-t-elle été bien perçue ? Le conseiller a-t-il pu répondre sereinement ? Quels irritants se répètent dans les échanges ? 

Pendant longtemps, mesurer la satisfaction locataire se résumait à une enquête envoyée quelques jours après l’échange. Aujourd’hui, l’enjeu n’est plus seulement de savoir “si tout s’est bien passé” a posteriori, mais de détecter en temps réel ce qui se joue dans l’interaction. 

Reprenons l’exemple précédent : un conseiller prend en charge une demande concernant des nuisibles. Grâce à son assistant augmenté, il obtient rapidement les bonnes informations, les bons prestataires, la procédure adaptée. L’échange semble s’être bien déroulé… en apparence. Mais en analysant plus finement la conversation – le ton du locataire, les moments de silence, la fréquence de certaines interruptions – l’IA peut faire émerger des signaux d’insatisfaction que le conseiller n’a pas forcément perçus à chaud. 

Récolter et analyser ces indicateurs permet donc de mieux comprendre l’expérience réelle du locataire, mais aussi de soutenir les équipes au bon moment. On peut repérer un collaborateur en difficulté face à un type de demande, détecter un pic d’agressivité sur une période ou encore ajuster un script, une procédure ou un canal de contact trop souvent source de tensions. 

L’IA devient alors un outil d’auto-évaluation pour les conseillers, qui peuvent analyser leurs échanges, prendre du recul et ajuster leur posture. Elle offre aussi aux managers une vision plus fine des dynamiques d’équipe, pour repérer les besoins en accompagnement, détecter les signaux de tension et piloter avec plus de justesse, au service de la qualité relationnelle.

Préparer l’organisation à ces transformations : les prérequis indispensables

Premièrement, avant même de parler de bots, d’assistants augmentés ou d’analyse des signaux faibles, il faut poser les fondations. Cela passe par une documentation à jour, des process bien définis, des données structurées…

La bonne nouvelle, c’est que la technologie actuelle est beaucoup plus tolérante qu’avant. Elle peut fonctionner même si tout n’est pas parfaitement formalisé. En revanche, il est très important que les données sur lesquelles elle se base, soient fiabilisées pour éviter toute contre-productivité. Une information erronée ou obsolète peut entraîner des réponses inadaptées, des actions mal orientées… et à terme, une baisse de qualité de service et une perte de confiance des locataires

Deuxièmement,  l’acculturation à l’IA est la pierre angulaire d’un déploiement réussi.
Pour les dirigeants, se former signifie construire une vision stratégique claire de ce que permet l’IA aujourd’hui mais aussi une vision orientée sur le retour sur investissement, pour engager les bons projets, au bon moment.

Pour les équipes opérationnelles, il s’agit de comprendre les usages concrets, de tester les outils, et de s’approprier une nouvelle façon de travailler, plus fluide, moins solitaire, et toujours plus humaine. C’est une question de posture collective. Plus les collaborateurs sont acculturés aux enjeux de l’IA, plus ils peuvent contribuer à son intégration réussie, en remontant les bons irritants, en identifiant les bons cas d’usage, et en devenant acteurs de la transformation. Pour accompagner cette montée en compétence, nous avons conçu une formation dédiée à l’IA appliquée à la relation locataires que nous vous invitons à découvrir. 

Ce que nous pouvons retenir c’est qu’il n’y a pas de c’est qu’il n’y a pas de transformation réussie sans terrain préparé. Et surtout, il n’y pas d’innovation durable sans humain au centre. L’IA, les bots, l’analyse des signaux faibles… tout cela a du sens à condition de répondre à de vrais besoins : ceux des locataires, comme ceux des équipes.

 

La réponse à notre question est donc oui : il est possible de digitaliser sans déshumaniser. L’IA n’est pas une tendance mais une opportunité de mieux faire, avec plus de fluidité et de simplicité pour les collaborateurs.

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